Deux métiers, une même volonté d’aider grâce au cheval


Formatrice sur la première spécialisation en équicoaching IFIE en Belgique, Sophie Holvoet est à la fois équicoach et équithérapeute. Elle explique comment ces deux métiers peuvent s’enrichir mutuellement. 

Et si l'équicoaching et l'équithérapie étaient complémentaires ?


Sophie est l’une des co-formatrices de la spécialisation « Équicoaching », lancée cette année en Belgique par IFIE et Procheval. « C’est un honneur de dispenser cette formation, qui rassemble les valeurs qui me tiennent à cœur – éthique et professionnalisme – dans mon pays », confie-t-elle.

Cette formation répond à une demande précise : plusieurs équithérapeutes belges souhaitaient suivre une spécialisation en équicoaching. Sur cette première promotion en Belgique, 95 % des élèves sont en effet équithérapeutes – ou hippothérapeutes, selon la terminologie belge.


Ce que les équithérapeutes vont chercher dans l’équicoaching

Grâce à ses deux casquettes, Sophie peut l’expliquer clairement. « En équithérapie, nous accompagnons principalement des enfants, des adolescents et des adultes en situation de handicap, physique ou mental, mais aussi des personnes qui souffrent de burn-out, troubles de l’anorexie, dépression, troubles de l’anxiété… L’idée est surtout qu’en équithérapie, le patient ne sait pas ou ne souhaite pas être dans la réflexion pendant la séance.»

L’équicoaching, en revanche, s’adresse à des profils plus autonomes. La personne accompagnée est pleinement actrice de la séance et se fixe un objectif précis. Elle prend les décisions et fait émerger elle-même, grâce à l’interaction avec le cheval, ses prises de conscience.

« L’équithérapeute guide la séance, peut conseiller le patient, éventuellement lui indiquer comment se positionner et faire des propositions. L’équicoach, lui, répond à un besoin différent en laissant un maximum de liberté à la personne pour explorer, réfléchir et trouver ses propres solutions », précise Sophie. 

La formation en équicoaching peut permettre aux équithérapeutes d’élargir leur champ d’accompagnement, en touchant un public différent. 


L’importance de bien clarifier auprès du client

Équithérapie et équicoaching sont deux métiers différents et Sophie insiste sur la nécessité d’expliquer clairement au client, en fonction de ses besoins, le type d’accompagnement proposé. « C’est important de poser le cadre pour que la personne sache à quoi s’en tenir. Par exemple en équithérapie, il peut y avoir des mises à cheval, ce qui n’est pas le cas en équicoaching », précise-t-elle.

Selon la casquette qu’elle porte – équicoach ou équithérapeute – sa posture est différente. «  Ce qui est particulièrement important dans l’équicoaching, c’est de ne jamais interpréter à la place du client, ni de lui donner des conseils. Il n’y a que le client qui sait ce dont il a besoin. »

Explorer de nouvelles facettes du cheval 

En équicoaching, le cheval est acteur à 100 %. Il est souvent en liberté et peut même refuser de participer. En équithérapie, le cheval est généralement moins libre : on le tient, il est monté, pansé ou promené. « L’équithérapeute est davantage impliqué dans la relation entre le cheval et le patient, là où l’équicoach s’efface pour laisser toute la place au client et au cheval. L’objectif étant que la personne découvre par elle-même ce qui est juste pour elle dans cette interaction. »

Cette liberté du cheval en équicoaching transforme complètement les interactions. Avec un espace d’expression plus large, les élèves de la formation découvrent le cheval différemment. Selon Sophie, c’est une occasion unique de découvrir d’autres facettes de leurs partenaires équins.

Pour Sophie, les deux métiers proposent des approches différentes mais complémentaires. L’équithérapeute prend plus en charge, guide, peut être plus présent dans l’interaction, tandis que l’équicoach laisse la place à l’autonomie et à la réflexion personnelle,
tout en accompagnant la personne et le cheval, mais plus à distance. Ensemble, ces approches offrent une palette plus riche aux praticiens, leur permettant de mieux répondre aux besoins de chacun.

 

En savoir plus sur Sophie :
Sophie est aussi certifiée coach PCC – ICF et formatrice en coaching à la Leading and Coaching Academy. Elle est la fondatrice de Au Pas Vers l’Essentiel

Article : I.C