Eva Reifler : une vie guidée par les chevaux
Pionnière de l’équicoaching en France et fondatrice de l’IFIE, Eva Reifler n’a jamais cessé d’explorer, d’innover et de transmettre. Portée par une vision claire et une énergie créatrice, elle continue aujourd’hui de développer de nouveaux projets et d’élargir l’impact de l’IFIE.
Le cheval, une évidence dès l’enfance
À 9 ans, Eva découvre les chevaux grâce à son parrain, moniteur d’équitation pour enfants. La première fois qu’elle se hisse sur le dos d’un cheval, quelque chose d’indéfinissable se produit :
« J’étais née… Cela fait bientôt 50 ans et je me souviens très précisément de cette sensation. »
À cette époque, elle suit une approche très classique, parfois rigide : « J’ai appris à monter avec des militaires. Le cheval était là pour obéir, point. Pas de question à poser. »
Eva apprend tout ce qu’elle peut dans cet environnement. Son véritable plaisir réside dans les longues balades, la liberté des grands espaces et le lien direct avec l’animal. Elle devient peu à peu une cavalière d’extérieur aguerrie, privilégiant la connexion et l’expérience plutôt que la performance.
L’année 2000 marque un tournant majeur : Eva accueille Markash, son premier cheval. Un compagnon qui va profondément transformer sa relation au monde équin et ouvrir un nouveau chapitre de sa vie.
Découverte de l’équicoaching
Markash joue un rôle décisif dans la rencontre d’Eva avec l’équicoaching. Un soir, il se fracture le pied et Eva annule ses vacances pour rester auprès de lui. C’est pendant cette convalescence qu’elle découvre les livres de Linda Kohanov et comprend qu’elle doit suivre la formation de cette dernière pour devenir équicoach.
Le projet demande quelques années : partir aux États-Unis et financer la formation n’était pas simple.
« J’errais un peu jusque-là… Mais dès que je faisais quelque chose en lien avec l’idée de développer l’IFIE, tout devenait fluide. Je ne sais pas d’où ça me vient, mais j’ai la sensation qu’il y a une force extérieure qui pousse ce projet depuis le départ. »
En 2006, Eva achète N’Joy, future mère de son troupeau actuel, et accepte un poste à haute responsabilité en Europe. Malgré ce rythme intense et une carrière lucrative — « j’ai énormément travaillé… les chiffres d’affaires que j’ai contribué à signer étaient de l’ordre de 4 milliards » — son désir de se former auprès de Linda reste intact. Ce rêve se concrétise en 2008.
Après sa formation, elle donne sa première séance : « Je ne savais même pas comment demander 50 € à ma cliente alors que l’accompagnement avait duré 3 heures… En entreprise, je pouvais me cacher derrière un grand nom, ce n’était pas moi qu’on achetait. Là, c’était différent. J’ai dû faire un profond travail intérieur à ce sujet. »
En 2009, confrontée à une proposition pour une affaire professionnelle d’envergure, Eva réalise qu’elle ne souhaite plus poursuivre dans cette voie à un tel rythme : « J’ai commencé à pleurer et j’ai senti que je devais consacrer plus de temps à mon projet avec les chevaux. » Elle prend alors un congé sans solde pour travailler à mi-temps et consacrer son énergie au développement de l’IFIE, réinvestissant l’ensemble de ses revenus salariés dans ce grand projet.

Eva et Markash – Photo : Amélie Attal
La naissance de l’IFIE
L’aventure commence en 2011, sous le nom de Visionpure. Eva réalise que, si la formation qu’elle a reçue lui permet de conduire des ateliers collectifs, elle ne prépare pas vraiment aux séances individuelles : « J’avais envie de créer ma propre formation, plus axée sur les séances en tête-à-tête. »
L’idée prend forme dans un avion, sur un papier Air France lors d’un voyage pour Zurich : les grandes lignes de la formation phare de l’IFIE – Pratiquer l’équicoaching – 256 heures – sont esquissées. En parallèle, Eva suit la formation de coaching de vie de Martha Beck et combine le coaching, les enseignements de Linda Kohanov, la psychologie et sa connaissance pointue du monde de l’entreprise pour créer une formation dense et complète.
En 2020, elle déménage avec ses chevaux dans le sud de la France, aux Mées. L’année suivante, l’IFIE obtient la certification RS délivrée par France Compétences, qui fut ensuite renouvelée : « Jusque-là, aucun autre organisme de formation n’avait obtenu le RS. »
Cette reconnaissance renforce la crédibilité de l’IFIE en tant qu’acteur majeur de la formation des équicoachs en France. L’année 2023 marque une nouvelle étape symbolique : Visionpure devient officiellement IFIE, clarifiant l’identité et la portée de la structure.

Le papier griffonné dans l’avion qui a donné naissance à la première formation IFIE.
Rendre le monde meilleur
Au cœur de l’engagement d’Eva, une vision puissante et porteuse d’espoir : « Rendre le monde meilleur à vivre pour les chevaux… mais aussi pour les humains. » Ce qui l’anime, c’est une conviction profonde, nourrie par l’observation et l’expérience : la rencontre avec les chevaux peut transformer des vies.
Pour Eva, chaque personne formée, qu’elle choisisse ou non de faire de l’équicoaching son métier, devient un vecteur de changement — pour soi, pour les autres, et pour les chevaux.
Innover et se renouveler sans cesse
Aujourd’hui, Eva Reifler consacre son énergie à développer de nouveaux projets pour enrichir les formations et accompagnements proposés par l’IFIE. Parmi les nouveautés de cette rentrée : un cursus spécial pour les moniteurs d’équitation. En parallèle, la formation CGE (Consultant en Gestion Émotionnelle) a été repensée et modernisée grâce à des contenus vidéo. Eva vient également de lancer la formation Spécialité individuelle : un parcours conçu pour tous les équicoachs et professionnels de la médiation équine, quelle que soit leur école ou leur formation initiale, pour approfondir leurs compétences en coaching individuel et perfectionner leur accompagnement personnalisé.
Un mot pour résumer l’IFIE : visionnaire
« L’IFIE, c’est l’envie d’ouvrir de nouveaux chemins, d’oser imaginer ce qui n’existe pas encore et de créer des passerelles entre les humains et les chevaux. C’est en formant des équicoachs que je peux multiplier les impacts de cette rencontre. »
« Je suis très reconnaissante envers Linda Kohanov pour ses enseignements généreux, ainsi qu’à toutes les personnes qui m’ont accompagnée sur mon chemin. Une pensée douce pour mon amie et source d’inspiration, Charlotte Perry, qui nous a quittés beaucoup trop tôt. Et un clin d’œil à Ara Markash, qui m’a inspirée à transformer les pensées en actions. »
Article : I.C