Le cheval voit la personne, pas son handicap

Rachele Raso, 51 ans, élève de la promotion 256-12, vient d’obtenir sa certification. Elle revient sur son parcours à l’IFIE et évoque la puissance d’une méthode qui respecte et valorise la singularité de chacun. Rencontre avec une équicoach solaire qui œuvre auprès des personnes handicapées.

Success story d’une équicoach IFIE

L’envie d’apprendre comme principal moteur

Rachele est psychologue de formation, assistante dans une communauté qui accueille des personnes handicapées et équicoach. J’ai un besoin permanent de me former, d’étudier, d’apprendre de nouvelles choses… C’est l’une des raisons qui explique mon amour pour les chevaux : avec eux, l’apprentissage est constant.”

Actuellement, cette femme énergique d’origine italienne travaille au sein de l’association Le Caillou Blanc, près de Quimper. Il s’agit d’une communauté où des personnes avec et sans handicap intellectuel vivent et travaillent ensemble. Depuis sa formation à l’IFIE, elle donne également des séances d’équicoaching.

Le choix de l’IFIE, le choix de l’évidence

En 2015, naît en elle l’envie de se former à l’équicoaching en France. Son employeur la dirige vers un organisme de formation en médiation équine. “J’entame mon apprentissage mais le courant ne passe pas avec les deux formateurs. J’avais l’impression qu’on essayait de me faire rentrer dans un moule… Je ne suis donc pas allée au bout.

Rachele le vit comme une grande déception mais le souhait de se former persiste. Un jour, elle tombe sur un article à propos de l’approche d’Eva Reifler et décide d’aller la rencontrer. “J’ai fait la connaissance d’une personne ouverte, solide. Quelqu’un qui, enfin, respectait ma personnalité, ma particularité.

Alors que Rachele se livrait sur des épisodes douloureux de son histoire sans laisser transparaître aucune émotion, Markash – le cheval d’Eva- posa sa tête sur son épaule. Une vague d’émotion m’a aussitôt envahie, j’ai fondu en larmes. Ce moment était tellement puissant qu’à partir de là c’était une évidence pour moi, j’allais me former auprès d’Eva.

 

L’IFIE prend les personnes pour ce qu’elles sont, avec leurs singularités et c’est ce que j’ai tout de suite apprécié.”

Une formation solide sans être restrictive

Rachele décrit ses mois de formation comme extrêmement enrichissants et révélateurs. Pour elle, l’IFIE fonctionne comme un métier à tisser : “Le cadre représente la déontologie, et les fils l’enseignement, qui peut changer et évoluer tout en restant stable.

Chacun de nous y tisse sa propre expérience, soutenu par un cadre solide qui offre du soutien sans être restrictif. La méthode enseignée par Eva Reifler permet aux participants de prendre ce dont ils ont besoin et de progresser à leur rythme. Rachele revient également sur les compétences robustes de l’équipe de formation : “chaque formateur excelle dans son domaine, tout en étant capable d’admettre ses limites. Ainsi chaque apprenant peut progresser à son propre rythme.

Ce qu’elle retient de sa formation, c’est également la place prépondérante du cheval dans l’activité de l’équicoach. Le cheval est l’acteur principal. L’équicoach est là pour garantir le cadre idéal afin que le cheval puisse remplir son rôle. Notre mission est d’accompagner ce processus sans jamais interpréter ou manipuler.

Une approche puissante et adaptable

Rachele a su adapter la précieuse boîte à outils constituée pendant sa formation à l’accompagnement de personnes en situation de handicap. Le modèle IFIE est particulièrement puissant, c’est un socle solide.”

Aujourd’hui, Rachel pratique l’équicoaching avec des travailleurs en ESAT* et avec des personnes faisait partie du Service Accueil de Jour (SAJ). Le cheval voit la personne avant tout, pas son handicap, il ne fait pas d’ajustement. Cela aide les participants à s’affirmer dans leur identité professionnelle. Avec le cheval, ils se sentent traités comme les autres

Pour l’équicoach, ce qui est intéressant avec les personne en situation de handicap c’est qu’elles ne mettent pas de masque, elles sont authentiques. Face au cheval, elles renvoient naturellement une cohérence que nous avons parfois du mal à trouver. Comme cette cohérence est confortable pour le cheval, la magie peut opérer assez rapidement. Rachele explique que nous avons tous nos handicaps mais nous les cachons. La personne handicapée, elle, est obligée d’être vraie.

Lorsque je suis en séance avec un travailleur ESAT, le handicap n’est même pas un sujet. Il s’agit simplement d’une personne avec quelque chose à travailler sur son identité professionnelle.” Chaque mercredi, Rachele propose aussi des séances pour des personnes qui ne sont pas en situation de handicap.

*ESAT : Établissement et service d’aide par le travail. Il s’agit d’une structure qui permet aux personnes en situation de handicap d’exercer une activité professionnelle tout en bénéficiant d’un soutien médico-social et éducatif dans un milieu protégé.

La certification : de la pression et de l’émotion

La certification décrochée par Rachele il y a quelques semaines acte officiellement la fin de sa formation IFIE. Une étape importante, qu’elle n’a pas prise à la légère, Je me suis mise une certaine pression le jour de ma certification. Mon objectif principal était de garantir le meilleur cadre possible pour mes clients, pour le cheval et pour moi-même. J’ai vécu ce processus avec beaucoup d’émotion.

Ces mois de formation ont eu un impact profond sur Rachele, à plusieurs niveaux. Elle évoque des séances révélatrices, des prises de conscience et une grande cohérence dans l’enseignement. Je souhaite exprimer ma gratitude et encourager la diffusion de cette approche. La méthode d’Eva Reifler a vraiment une valeur scientifique pour moi. Un énorme travail a été fourni, il mérite d’être mis en lumière.