Agathe Jreijiri :
l’équicoaching comme évidence
À seulement 22 ans, Agathe Jreijiri est, à ce jour, la plus jeune équicoach formée à l’IFIE. Installée dans le Wiltshire, en Angleterre, elle a fondé sa propre entreprise, Golden Key Coaching. Son parcours, façonné par des épreuves précoces et un lien profond avec les chevaux, l’a conduite vers ce métier passionnant qu’elle n’avait pourtant pas anticipé.
Agathe a grandi entre la France et l’Angleterre, où elle vit aujourd’hui avec ses chevaux. Après le bac, elle entame des études supérieures aux Pays-Bas, mais une série d’épreuves familiales, dont le décès de sa tante, bouleverse ses projets.
Elle revient seule en Angleterre et trouve un poste de groom dans une écurie où le bien-être des chevaux est une priorité. « C’est là que j’ai découvert qu’on pouvait offrir aux chevaux une vie au plus proche de leurs besoins naturels : pieds nus, en liberté, avec un circuit autour du pré pour encourager leur mouvement naturel. »
C’est aussi dans cette écurie qu’un événement décisif survient : son cheval, Gold, souffre d’une inflammation douloureuse au dos, ce qui l’oblige, à seulement 11 ans, à prendre sa retraite. Pour Agathe, c’est une rupture… et un tournant. « Je me suis alors demandé : que pouvais-je encore faire avec lui ? »
Une rencontre décisive
« Il faut qu’on trouve un boulot pour ce cheval et pour toi », décide la mère d’Agathe, qui prend les choses en main alors que sa fille est démunie. Elle effectue des recherches, découvre la formation IFIE et contacte Eva Reifler. D’abord hésitante — la formation demande de la maturité — Eva finit par accepter Agathe en formation après un entretien téléphonique. « Eva m’a donné ma chance et c’est la meilleure chose qui me soit jamais arrivée. »
Agathe intègre alors la formation Pratiquer l’équicoaching – 256 heures. Elle y découvre une autre manière d’être avec le cheval — plus subtile, plus intérieure, bien différente de celle qu’elle connaissait à travers le saut d’obstacles et le cross pratiqués avec Gold. L’équicoaching l’invite à un nouveau regard, non seulement sur les chevaux, mais aussi sur elle-même. « La formation m’a énormément appris sur moi-même. Elle m’a rendue plus résiliente, plus à l’écoute. J’ai traversé des moments difficiles, mais grâce à l’équicoaching, j’ai trouvé une autre manière d’y faire face. J’ai moins de réactions auto-destructrices. Ça a profondément changé ma vie. »
À chaque retour de session, elle met en pratique ses apprentissages avec Gold. « Il a toujours été très à l’écoute des humains et des autres chevaux. À l’écurie, on l’appelait le thérapeute. » Leur lien se renforce, devient plus conscient. « Gold a toujours été un ami. Aujourd’hui, il est aussi un partenaire. »
« Eva Reifler m’a donné ma chance et c’est la meilleure chose qui me soit jamais arrivée. »
L’arrivée de Kees
Deux ans plus tard, un nouveau compagnon entre dans la vie d’Agathe : Kees, un poney paint. Elle hésite d’abord — il est jeune, il vit loin — mais un ressenti profond, presque irrésistible, la pousse à faire le voyage jusqu’à lui. Dès la première rencontre, c’est une évidence. Aujourd’hui âgé de cinq ans, Kees prend part aux séances d’équicoaching avec enthousiasme.
Aujourd’hui : équicoach et étudiante
Après avoir mis ses études entre parenthèses, Agathe a renoué avec l’envie d’apprendre. Elle suit désormais un cursus en décoration d’intérieur à l’université, tout en développant son activité d’équicoach. « C’est grâce à la formation IFIE que j’ai retrouvé de la motivation. Avant, je n’avais plus d’élan. »
Dans son activité d’équicoach, elle accompagne principalement des cavalières confrontées à des blocages avec leurs chevaux. Ses séances sont centrées sur le lien émotionnel. « Très souvent, ce qui bloque chez le cheval, c’est ce qui bloque chez l’humain. »
Elle se souvient d’une séance marquante, au cours de laquelle Gold, puis Kees, ont refusé d’entrer dans la carrière. Ce jour-là, sa cliente était traversée par une forte anxiété — que les chevaux ont immédiatement perçue. La semaine suivante, cette cliente lui confie : « La réaction de tes chevaux a parfaitement reflété ce que je ressentais à l’intérieur. Grâce à eux, j’ai compris que j’avais le droit, moi aussi, de dire non. »
Un moment clé en formation
Agathe évoque un autre moment fort, vécu pendant sa formation à l’IFIE — cette fois en tant que cliente. Elle traverse alors une rupture difficile, et travaille avec Titala, une jument distante ce jour-là. « Je la sentais fermée, comme absente. »
En bord de carrière, Shaman, un autre cheval, attend, tenu en longe. Eva Reifler propose qu’on lui retire le licol. « Il est parti au galop, dans le sens opposé, droit vers le troupeau. C’était limpide. Il venait de me montrer ce que je refusais d’admettre : il fallait que je lâche. »
Peu après, Agathe met fin à cette relation. « Cette séance a vraiment changé ma vie. J’ai retrouvé mon énergie, mon pouvoir. Ce qui m’a bouleversée, c’est qu’au moment même où j’ai eu ce déclic, Titala est venue vers moi. J’ai eu l’impression de me reconnecter à moi-même. »
Aujourd’hui, Agathe continue de développer Golden Key Coaching en Angleterre, ce pays où elle se sent alignée. « C’est Gold qui m’a trouvé mon métier… avec un bon coup de pouce de ma mère et d’Eva. »
Article I.C
