Émilie Carraro, un parcours hors norme sous le signe de la détermination


Émilie Carraro, 37 ans, est une équicoach qui irradie la douceur et l’humanité. Malgré les épreuves rencontrées sur son chemin, sa volonté l’a propulsée vers l’exercice de son métier de rêve. Sa pratique, unique en France, témoigne de sa détermination et de sa passion. Voici son parcours.

Success story d'une équicoach IFIEChargée de projet à la Mission Locale Jeunes Rhône Argence, Émilie Carraro complète aujourd’hui l’offre de service de son entreprise avec des séances d’équicoaching : un partenariat novateur et prometteur.

GRANDIR AU MILIEU DES CHEVAUX

Enfant de la Camargue, Émilie Carraro baigne dans l’univers équestre depuis sa plus tendre enfance. Elle grandit à proximité d’un élevage de chevaux espagnols et y passe tout son temps libre. Rapidement, germe en elle une passion indéfectible pour ces animaux majestueux. « Tôt le matin, j’étais la première arrivée aux écuries pour faire les boxes. L’après-midi, je m’installais au bord de la carrière pour observer les cavaliers confirmés. » En côtoyant des chevaux avec beaucoup de sang, elle apprend tôt à moduler son énergie pour communiquer avec eux. « Au-delà du loisir, ma sensibilité s’est toujours tournée vers l’animal en lui-même : son histoire, sa personnalité, la relation que je peux créer avec lui… » Si son rêve initial était de devenir vétérinaire, elle se dirige finalement vers des études de psychologie. « J’avais déjà en moi cette envie de conjuguer psychologie et relation avec les chevaux. »

À l’âge de 20 ans, Émilie perd sa mère. C’est auprès des chevaux et en particulier de sa jument Princesse qu’elle trouve le réconfort. « Dans les périodes compliquées de ma vie, mes chevaux m’ont toujours accompagnée. Ils ont été ma béquille, ma raison d’avancer. »
En 2019, la vie la confronte à un nouvel obstacle : la maladie. Des problèmes de santé majeurs lui font prendre un virage drastique : elle passe plusieurs mois à l’hôpital. « Ce fut une période particulièrement difficile, d’autant plus que j’étais éloignée de mes chevaux. »
Mais Émilie ne se laisse pas abattre. La maladie agit sur elle comme un révélateur, la poussant à réfléchir sur ses priorités. « C’est ainsi que j’ai réalisé l’importance cruciale de donner vie à un rêve qui me trottait depuis longtemps dans la tête : me former à l’équicoaching. J’ai toujours exercé un travail passionnant, d’utilité social. Cette maladie m’a toutefois rappelé que je ne devais pas laisser de côté mes propres projets. »


LE COURAGE DE SE RÉINVENTER

En 2021, la maladie d’Emilie se stabilise, « j’apprends à coexister avec elle, à être autonome dans mes soins quotidiens ». C’est à ce moment là qu’elle contacte Eva Reifler pour concrétiser son projet de formation à l’Institut Français et International de l’Equicoaching. À sa grande surprise, tout s’aligne ensuite parfaitement. « Lorsque j’ai parlé de mon projet à mon directeur, il l’a soutenu. Il a immédiatement perçu la valeur ajoutée de l’équicoaching pour les jeunes que nous accompagnons à la Mission Locale. » Émilie allait donc suivre cette formation qui la faisait tant rêver tout en étant financée par son entreprise. « J’avais vraiment du mal à y croire tellement tous les éléments s’imbriquaient parfaitement. L’équicoaching avait naturellement trouvé sa place dans l’offre de services de la Mission Locale. »
La chance continue de lui sourire lorsqu’elle entre en relation avec la présidente de l’association Happy Horse Day, trouvant ainsi la structure idéale pour ses futures séances. « Le meilleur partenariat que je pouvais avoir
. C’était important pour moi de donner, via mon activité d’équicoach, de la visibilité à une association de protection équine que j’admire. »


LA FORMATION IFIE, DES FONDATIONS SOLIDES

Émilie arrive dans le concret lorsqu’elle rejoint la promotion IFIE 123/8 et le cadre enchanteur du Rassain. Cette formation marque le début du nouveau chapitre de sa vie. Une nouvelle ère où elle s’autorise à suivre ses envies et ses aspirations profondes. « La nature exigeante de cette formation m’a particulièrement attirée. Malgré les moments émotionnels intenses et les remises en question, ce fut une expérience profondément enrichissante ». Émilie insiste sur l’importance cruciale de la formation pour devenir équicoach, soulignant que ce processus exige du temps et un investissement considérable, surtout dans le travail sur soi.
« Eva Reifler met beaucoup de sens dans cette formation qui a une résonance particulière pour moi. Le THAOS – la charte éthique de l’équicoach IFIE par vision pure – a également pris une place centrale dans ma pratique mais aussi dans ma vie. »
Aujourd’hui certifiée, elle dédie sa réussite à Princesse, sa jument de cœur. « Nous avons passé 30 ans de vie ensemble, elle a attendu la fin de ma formation pour me quitter. Je sais que de là-haut elle est ma plus fidèle spectatrice dès lors que je mets ma casquette d’équicoach. »


AUJOURD’HUI, UNE ÉQUICOACH AGUERRIE ET ACCOMPLIE

Déployer une offre d’équicoaching au sein d’une Mission Locale représente une initiative pionnière en France. « L’équicoaching offre une voie pour aider les jeunes à mettre en mouvement leur projet professionnel. » Émilie est fière de pouvoir proposer à des jeunes, parfois en grande difficulté, des séances dont le coût est totalement pris en charge. « Certains sont vraiment reconnaissants de pouvoir accéder à ce type d’accompagnement qu’ils pensaient inaccessible car trop coûteux. »
La jeune femme souhaite valoriser cette démarche afin qu’elle puisse se répandre à d’autres antennes. « L’essentiel pour moi est que les jeunes en ressortent avec une expérience valorisante, dépourvue de jugement sur la réussite ou l’échec, car il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de faire. »

En juin dernier, Émilie a eu l’opportunité de prendre la parole lors d’une initiation à l’équicoaching au forum des métiers, devant un public de 370 personnes. « Moi qui avait plutôt tendance à travailler dans l’ombre et à rester discrète, je ressens un élan à me dépasser lorsque je me glisse dans mon rôle d’équicoach. Les retours positifs des jeunes que j’accompagne et de mes collègues renforcent ma détermination à poursuivre dans cette direction. »


L’ÉQUICOACHING POUR RENOUER AVEC LE VIVANT

Dans un territoire semi-rural marqué par la précarité et les difficultés de déplacements, la Mission Locale a souhaité mettre un minibus à disposition des jeunes. Ainsi, aucune barrière ne peut entraver leur participation aux séances. « L’équicoaching leur offre une véritable déconnexion. Cela leur permet de sortir de chez eux et de s’éloigner des ateliers traditionnels en intérieur, au profit d’un écrin de nature » explique Émilie. Cette démarche s’inscrit dans une vision plus large de sensibilisation à l’environnement et au monde animalier. « J’ai la conviction que l’équicoaching représente un tremplin pour créer des connexions et renforcer les liens entre le monde animal, la nature, et l’humain. » Pour son plus grand plaisir, la jeune femme a d’ailleurs constaté que les jeunes se détachent naturellement de leurs téléphones en présence des chevaux.


POURSUIVRE LE RÊVE

« Malgré les prédictions initiales des médecins selon lesquelles je ne pourrais plus travailler, j’ai refusé d’accepter cette étiquette. » Un combat qui, selon elle, fait écho à celui de nombreux jeunes qu’elle accompagne : lutter contre l’impression que la société cherche à mettre les individus dans des cases prédéfinies. « L’équicoaching a joué un rôle central dans la recréation de mon équilibre car j’ai pu réunir mes deux passions : celle que je voue à mon travail depuis quinze belles années et celle que j’ai dans le sang ! »
Un combat récompensé par un alignement remarquable des événements qui lui a permis d’intégrer pleinement l’équicoaching à son poste. Le projet d’Émilie embrasse tout ce qui lui tient à cœur : l’accompagnement des jeunes, le contact avec les chevaux et la sensibilisation à la protection animale.

Des rêves, Émilie en a d’autres et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « Princesse, la jument qui m’a quittée à la fin de ma formation d’équicoach, m’inspirait à rêver en grand. Aujourd’hui je continue de rêver avec ma pouliche Madrina, âgée de 20 mois. » À long terme, Émilie s’imagine franchir les portes d’établissements hospitaliers en compagnie de Madrina, pour offrir un moment d’évasion et de bien-être aux personnes malades. « Tout est possible, mon parcours en est le reflet. »