Juin 2014 - Le cheval a le droit de poser une limite !

Le cheval a le droit de poser une limite !

Cette phrase me trotte, galope dans la tête depuis un moment. C’est depuis quelques mois que je m’occupe de la question – qu’est-ce qui différencie le développement personnel guidé par le cheval du horse-coaching ou de l’équithérapie. Après tout – les trois orientations travaillent avec les équidés – poneys, chevaux, ânes – pour aider les clients (enfants comme adultes) de mieux se sentir, de s’épanouir et à découvrir de nombreuses qualités qui sont enfouies en eux. Avec le but de pouvoir mettre celles-ci à leur service et ainsi trouver une vie plus satisfaisante, plus vraie. C’est efficace !! De nombreux témoignages sur notre site le confirment.

Alors comment expliquer la différence – il-y-en a-t-il une ou poursuis-je une illusion ?

Le cheval, un simple outil pédagogique ?

Dans des nombreuses orientations de l’apprentissage guidé par le cheval, celui-ci est considéré « un outil pédagogique ». Il a à fonctionner, ses limites restent souvent ignorées et beaucoup de chevaux, par peur d’être puni, n’osent même plus les mettre et se réfugient dans une dépression ou des TOC’s.

Il est particulièrement émouvant d’observer un cheval rigidement éduqué perdre ses repères quand on lui demande d’agir en toute liberté – il se sent vulnérable, le corset rigide de sa zone de confort lui manque, il panique, il attaque ou il se fige – ça nous parle ?

Dans l’approche Eponaquest, qui constitue le fondement de visionpure, le cheval est un réel partenaire. Ses connaissances de la communication non verbale et sa pratique de l’intelligence émotionnelle sont exceptionnelles – y compris son savoir pour poser des limites. Un élément clé dans l’apprentissage guidé par le cheval. Jusqu’où puis-je avancer aujourd’hui ? Quand frôle-je mes limites ? Quand touche-je les limites des autres ? Comment réagis-je ? Comment réagit l’autre ? Que se passe-t-il si nos limites ne sont pas compatibles ? Comment faire pour négocier les limites, élargir les miennes, m’étendre – sans piétiner l’espace de l’autre ?

Le cheval par nature est très clair avec ses limites (tout comme l’Homme), il couche une oreille, puis l’autre, il détourne la tête, il essaie de partir, il fouette la queue, il tourne ses fesses vers moi, il mord, il donne un coup de pied. Les signaux sont crescendo, ce qui me laisse du temps pour adapter mon approche. Si je me fais mordre ou si je prends un coup de pieds, j’ai normalement grillé (ignoré) au moins deux ou trois signaux. Linda Kohanov (Le Tao du Cheval) considère que c’est un abus pour son cheval, si un client en s’approchant ignore ses limites et se fait faire mal.

En conséquence, dans l’équitation traditionnelle, le cheval est puni pour « non-respect », comment peut il alors savoir enseigner cette leçon aussi primordiale aux humains ?

Les limites saines et oser les poser sans craindre des représailles sont la fondation d’un développement personnel et professionnel, comment alors s’assurer que le partenaire cheval est « habilité » dans ce domaine ?

D’abord il faut qu’il puisse vivre dans un troupeau – premier champs d’application des limites, sans cesse. C’est impressionnant de les observer établir et maintenir leurs limites entre eux. Parfois il me faut du temps pour digérer ce que j’observe, leurs limites sont claires, brutales mêmes, pour ma conscience humaine. Eux, par contre sont retournés brouter depuis longtemps !

Puis, repérer, négocier et accepter les limites qu’ils posent avec nous (ce qui ne veut pas dire « les laisser faire »). Je les écoute tout comme nous devrions écouter les enfants, un collaborateur ou n’importe quel interlocuteur. La mauvaise conduite est une forme de communication – qu’essaie de me dire l’autre? Que ma demande est trop exagérée, injuste, au mauvais moment, mal placée ou qu’il n’a juste pas envie ?

J’observe, je nous interroge : qu’est-ce-qui est possible aujourd’hui ? A quel rythme pouvons-nous avancer ? J’établi ainsi une relation de confiance, où chacun peut s’exprimer en sachant qu’il est écouté. Pour moi ça représente aujourd’hui LA base pour un épanouissement au quotidien. Quand les limites sont claires, la confiance s’établit et les fondations pour une croissance commune sont posées.  

Envie de l’essayer ? Voici les places disponibles dans les ateliers de cet été :

Bien à vous et au plaisir de vous lire, vous rencontrer, cheminer avec vous

De tout coeur

Eva et Eric

(p.s. dans l’image ci-dessus Shaman pose une limite (oreilles couchées) avec Eric qui lui demande de déplacer son épaule. Eric a reculé, ralenti son mouvement et ainsi enlevé la pression. Puis il a demandé plus doucement à nouveau. Shaman se détendait et collaborait volontier.)